Article : Les bonnes résolutions, vous y croyez ?

 

résolutions
                                    Nouvelle année bonnes résolutions

J’arrête de manger du chocolat ! Cette fois c’est sûr je suis motivé (e), je mange correctement, j’arrête de fumer, j’arrête l’alcool, je me prends en main, je cherche un appartement, je ne me laisse plus marcher sur les pieds, je me mets au sport, à la guitare 🎸 . Cette année, mon compte n’est plus à découvert, je suis disponible pour ma famille,

 

j’arrête de m’énerver pour rien, je commence les travaux, j’arrête les jeux d’argent 🎰…….

Vous y croyez, vous ? Vous avez formulé ce genre de bonnes résolutions l’an dernier ? Alors ? Ça en est où ? Vous avez mis quelque chose en place ? Quelque chose a changé ?

Si vous  avez  réalisé toutes vos bonnes résolutions de l’année dernière, cet article n’est pas pour vous ! Sinon, parlons-en et surtout essayons de comprendre 🤔 ensemble pourquoi cela n’a pas fonctionné, peu ou pas du tout ! Et qu’est-ce qui a fait que vous avez laissé tomber ?

Qu’est-ce qu’une bonne résolution ? 

Déjà, mettons-nous d’accord sur ce qu’on appelle « bonne résolution » pour voir si nous parlons de la même chose : une bonne résolution c’est une intention formulée de créer  une nouvelle habitude,  un comportement physique ou psychologique ou, d’en transformer une, que l’on considère comme insuffisante ou négative. La bonne résolution correspond donc à quelque chose que vous n’avez pas fait par le passé ou que vous n’avez pas fait correctement. Vous considérez que vous auriez dû le faire et  vous souhaitez vous améliorer à l’avenir. Il y a donc une connotation morale 🙏 dans votre constat. 

Une bonne résolution ou un jugement moral sur soi ?

Poser une intention positive et se juger négativement au même moment ,  c’est embrouiller son dialogue intérieur 🤔 , positif et négatif à la fois, en écornant son estime personnelle au passage, en se jugeant « indigne » dans le passé récent. Et si l’on tombe dans la tentation très répandue de s’accabler dans le présent, pourquoi deviendrait-on bienveillant avec soi-même dans l’avenir ?

Il est  nécessaire que le bilan de fin d’année  soit bienveillant : si je n’ai pas réussi à me mettre au sport, c’est sans doute parce que ce n’était pas le bon moment pour moi… je n’ai pas réussi mon concours cette année mais j’ai avancé les travaux dans l’appartement… Ce n’est pas de la mauvaise foi, c’est de la bienveillance, de la lucidité. Beaucoup de bonnes résolutions échouent parce qu’elles n’étaient pas réalistes au départ. Il convient d’être juste dans le présent afin de l’être également dans un avenir proche et peut-être d’espacer le moment du bilan de celui des bonnes résolutions, pour se détacher de tout jugement moral.

Pour ouvrir un nouveau chemin possible devant soi, une bonne estime personnelle  💪 est votre principal alliée.

Votre niveau d’estime personnelle constitue le socle nécessaire à toute évolution personnelle.

Voici un exemple pour illustrer le rôle de l’estime personnelle :

bonne résolution 2
                    savoir dire non

Marie qui a une faible estime personnelle décide de perdre du poids. Pleine de bonnes résolutions, elle s’impose des règles strictes pendant cinq jours puis, se rend à une soirée d’anniversaire au cours de laquelle elle est sollicitée pour faire des écarts : «  quand même, tu vas goûter du gâteau 🎂 ,  ce n’est pas tous les jours mon anniversaire ! » et celle-ci d’accepter une petite part,  une coupe de champagne 🥂 … Rentrée chez elle, Marie n’est pas contente d’elle  et de son incapacité à dire non. Très vite, le découragement s’installe car Marie a déjà vécu cette auto-déception. Elle se juge sévèrement et son contrôle alimentaire ne dépassera pas la semaine parce que « de toutes façons c’est foutu !  🚶‍♀️»

Julie dans la même situation, mais avec une meilleure estime personnelle, profite de sa soirée, a conscience de faire des écarts mais ne dramatise pas. Le lendemain, elle reprend son rééquilibrage alimentaire sans se juger aussi durement 🧍‍♀️.

Vous voyez ici que dans une situation identique, c’est le niveau d’estime personnelle 💪 qui va donner à la personne, une meilleure ressource psychologique lui permettant de poursuivre sa résolution dans la durée ⌛ .

La bonne résolution est-elle un exercice social ?

 

bonne résolution en famille

Formuler une bonne résolution ne dit rien du degré de motivation de la personne ni de l’authenticité de sa démarche. S’agit-il d’un exercice social du début janvier ? Une personne propose un tour de table pour exprimer ses bonnes résolutions pour la nouvelle année , sans avoir vérifié au préalable l’adhésion de tous les participants. Cela peut être très intrusif pour certaines personnes d’être interpellées devant tout le monde. On peut être pris au dépourvu et énoncer une résolution, juste pour dire quelque chose et se conformer à l’exercice.

Quelle valeur a une bonne résolution formulée ainsi, juste pour faire face à une sollicitation sociale ?

Une bonne résolution ne peut être qu’un acte,  une décision personnelle. Je dirais presque une décision intime. De soi envers soi.

La sollicitation sociale influe-t-elle sur l’authenticité de la formulation ? Évidemment oui. On est influencés dans son choix de résolution par la présence de l’auditoire. Et l’on peut être tenté de formuler non pas une résolution personnelle, mais plutôt une résolution qu’on anticipe, qu’on imagine attendue par les autres, dépendants que nous sommes parfois du regard des autres. Or une résolution a besoin d’être incarnée, décidée, réfléchie, assumée. Elle correspond aux aspirations profondes de la personne, faute de quoi elle reste un exercice anecdotique, social du début de l’année.

Quelques pistes pour avancer !

On a vu ci-dessus qu’il est nécessaire d’avoir une bonne estime personnelle et que la bonne résolution se doit d’être une émanation personnelle authentique de la personne et non un exercice social pour avoir une chance d’aboutir mais pas seulement….

Commencez par faire l’inventaire de toutes vos ressources pour transformer et créer du changement : vos qualités, vos compétences, vos potentiels, vos aspirations, vos désirs, votre motivation, votre disponibilité, vos alliés, les personnes-ressources autour de vous, les apprentissages nécessaires… Bref, commencez pas faire le bilan de la situation  et définissez clairement vos objectifs.  L’objectif doit être clair, réaliste, réalisable, atteignable. 

« On n’enlève rien, on rajoute du meilleur »

C’est la devise de Mme Irène Grosjean lorsqu’elle parle de rééquilibrage alimentaire. Devise que l’on peut appliquer à toute bonne résolution. Orienter son attention 🎯 et son énergie vers la mise en place du meilleur, plutôt que remarquer ce qu’on ne fait pas correctement, c’est une stratégie positive, stimulante. Cette façon de faire respecte votre rythme personnel,  prend en compte le stress 😫, au minimum l’inconfort inhérent à tout changement, lors de sa mise en place. Dès que vous tentez de contrôler une habitude, vite l’Ego ( le moi pensant) se réveille et votre dialogue intérieur devient conflictuel ⚔️.  Une véritable bataille intérieure se déclenche et vous déstabilise.

Le Mental résiste, le corps aussi. La tentation est forte de retourner à ses vieilles habitudes parce que nous sommes attirés par ce qui nous est familier, connu. La nouveauté, le changement nous rebute, nous dérange. C’est un penchant naturel. L’organisme maintient les différentes constantes de son milieu intérieur, c’est ce qu’on appelle l’homéostasie.

Donc intégrer du « meilleur » en douceur, c’est se jouer de notre Ego, entrer discrètement dans notre écologie psychique, afin de ne pas soulever une montagne de résistances psychologiques. C’est éviter de convoquer un tsunami  🌊 de fausses croyances qui ne manqueraient pas de compromettre votre projet : « je n’y arriverai pas, c’est trop dur, c’est trop tard,  trop compliqué…. »

Ajouter du meilleur c’est développer une attitude positive ☀️, voir « le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide ! »

 

Choisir prioriser, hiérarchiser, et programmer ! Hiérarchiser

consacrer du temps à sa famille

Prioriser, programmer permet de réserver du temps à la nouvelle habitude : si vous souhaitez consacrer plus de temps à votre famille sans le planifier, il ne se passera pas grand-chose ! Il n’y a pas beaucoup de place pour la spontanéité dans nos emplois du temps modernes et saturés. Pour donner corps à votre résolution, attribuez-lui du temps : limiter son temps professionnel, réserver du temps familial, quitte à le programmer explicitement sur son agenda.

 J’ai reçu dernièrement un chef d’entreprise 👷 , père de deux enfants qui créait régulièrement des tensions dans son foyer en promettant de la disponibilité à sa femme et à ses enfants et en acceptant d’aider un ami à réaliser ses travaux, sur les mêmes plages horaires ! Attention à être conscient de ce que vous annoncez et à ne pas s’engager auprès de plusieurs personnes sur les mêmes tranches horaires ! Même si vous êtes sincère au moment de le proposer, vous récoltez de l’amertume ou de de l’agacement 😤 au moment où vous décevez les autres. Répétée cette situation discrédite votre parole et dénote des difficultés chez vous à dire non, à prendre des décisions et à vous organiser !!

Une, deux peut-être trois bonnes résolutions, mais pas plus !

Fixer un ordre de priorité parmi ces trois. Ainsi vous pourrez orienter toute votre vigilance sur la première des résolutions à mettre en place et vous aurez ainsi plus de chance d’y parvenir, si vous ne vous dispersez pas.

Rappelons que cette hiérarchie des priorités vous appartient. Ce n’est pas celle qu’on attend de vous ou celle qui vous est fortement suggérée ! C’est la résolution qui contient toutes vos ressources en désir, en volonté, en motivation !

N’importe quelle bonne résolution demande de la réflexion, du temps  ⏱️ et de la mise en œuvre. En laissant floues les plages de temps dévolues à cette résolution, vous risquez de laisser passer du temps sans obtenir de résultat et vous décourager : si vous souhaitez reprendre une activité physique : avez-vous décidé laquelle ? Non ? Vous êtes-vous seulement renseigné pour en choisir une ? L’important c’est de poser des actes qui vous mettent en mouvement, en chemin. L’idée c’est d’avancer même avec des erreurs, des approximations, des revirements …. Qu’importe, du moment que vous continuez !

 

Le plus petit pas, la plus petite étape, la plus petite décision !

Lorsque la situation est bloquée, se concentrer sur la plus petite marche possible.

Par exemple, vous souhaitez avoir des amis. Sortez-vous ? Combien de temps passez-vous sur les écrans ? Quels actes avez-vous posé pour rentrer en contact avec des personnes ?

Le blocage n’est pas lié forcément à la situation. Il vient souvent de notre façon de fonctionner. 

Il est conseillé de se fixer de petits objectifs ou de les fractionner en objectifs intermédiaires afin de ne pas se décourager. Si vous souhaitez vous remettre au sport  ⛹️‍♀️ et que vous n’en avez pas fait depuis vingt ans, inutile de décréter une heure de sport par jour, commencez par marcher une fois par semaine, puis deux fois…… prévoyez des programmes intermédiaires et progressifs afin de se mettre en situation de vivre des satisfactions et des réussites. Le contentement de soi restaure l’estime personnelle.

La bonne résolution nécessite de vivre un changement et de faire des choix.

« La folie c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent » Albert Einstein. Poser une intention c’est prendre des décisions, c’est se lancer dans l’action avec des actes en cohérence avec la résolution choisie.

Lorsque vous êtes tenté(e) de lâcher, demandez-vous « quelle est la plus petite chose que je peux faire en direction de ma résolution ? » Cela vous paraît difficile ? Fractionner la difficulté  jusqu’à arriver à une action acceptable pour  votre volonté. Vous souhaitez trouver du travail et vous êtes découragé(e) par l’ampleur de la tâche : quelle est la plus petite tâche que vous vous sentez capable d’accomplir aujourd’hui ? Regarder les annonces ? Non ? Trop démoralisant ! Alors refaire votre CV ? Pas le courage ! Alors lire ou regarder une vidéo sur la  vie de quelqu’un, son trajet professionnel. Le plus petit pas, la plus petite étape !

Accepter d’être imparfait !

Jeter le perfectionnisme, l’orgueil, la fausse modestie, la mauvaise foi et la peur et le stress, les doutes, les indécisions, la lassitude et le désenchantement, la fainéantise et la procrastination dans la même poubelle psychologique 🗑️. La poubelle psychologique c’est l’endroit où vous pouvez jeter toutes les raisons insuffisantes, inutiles, stériles qui vous empêchent d’avancer. Considérez une bonne fois pour toutes que ces écueils font partie de la nature humaine et ne vous servez pas de ces tempêtes intérieures et pour renoncer.

 

Chaque changement provoque de l’inquiétude, du stress même s’il est censé amener du positif. Le fait de ne pas anticiper ce stress peut déjà faire échouer le changement souhaité.

Également, il est nécessaire d’être conscient et bienveillant avec soi-même et se réjouir de chaque petit progrès.

Gare aux bénéfices secondaires!

Savoir qui l’on est, être lucide sur ce qu’on fait, est indispensable pour activer les leviers pertinents du changement. En cas de méconnaissance de soi, gare aux « bénéfices secondaires » .

Prenons un exemple : j’ai reçu il y a quelques années une femme de trente-cinq ans qui n’arrivait plus à conduire après avoir pris vingt heures de leçons de conduite. Dans son esprit, c’était la peur de conduire qui était l’obstacle principal à son évolution. Elle avait consulté précédemment plusieurs thérapeutes pour ce motif. En quelques séances, il m’est apparu que cette femme, que nous appellerons Sylvie « avait besoin d’avoir peur de conduire » 🚗.  Cette peur lui était utile à justifier son impossibilité à reprendre le travail et surtout à camoufler son souhait de ne pas reprendre le travail afin de s’occuper de ses quatre jeunes enfants 👦 👦 👦 👦 . Souhait qu’elle n’assumait pas consciemment à cause des besoins financiers du ménage. Elle avait donc créé inconsciemment, une impossibilité de conduire dont le bénéfice secondaire était de rester à la maison.  Une fois mise en lumière la véritable raison du blocage de Sylvie, celle-ci  a pu reconduire et communiquer avec son mari  👩‍❤️‍💋‍👨 pour envisager un mi-temps qui lui rendait plus acceptable la reprise de son travail , au vu de sa situation de mère de 4 enfants.

  

Se créer des boucles de rétroaction

Avoir des informations sur ce que nous faisons c’est prendre conscience de nos progrès et aussi ce qui reste à faire. Vous pouvez noter, répertorier la réalité des actes que vous posez, les progrès. Si vous cherchez du travail, gardez la trace de vos démarches. Si vous voulez arrêter de fumer, notez le nombre de cigarettes fumées avant d’arrêter complètement. Quand vous craquez, notez l’émotion associée à ce moment. Cela vous donnera plus de chances de comprendre et de résister la prochaine fois qu’une situation similaire se présentera. Sans conscience sur les émotions qui vous font passer à l’acte, vous aurez du mal à contrôler vos addictions. Lors de mes consultations, j’ai souvent constaté que ce sont souvent les mêmes émotions  😩 qui conduisent aux mêmes comportements : sentiment de solitude, de rejet, de déception, de colère……. Lorsqu’on identifie ces émotions, on est plus proche du moment où l’on sera en capacité de reprendre le dessus.

Le degré de motivation

La motivation, la volonté sont des facteurs fondamentaux dans l’aboutissement des résolutions et je rajouterais la constance sur la durée. Une volonté aléatoire constitue un des facteurs les plus courants  compromettant la mise en place d’un changement.  Une volonté superficielle et aléatoire brouille la vision claire de l’objectif final  ⛳ , au gré des circonstances et de la pression ambiante.

Également, il serait illusoire de faire abstraction du contexte de vie de la personne : selon le degré de confort ou d’adversité, une personne ne va pas supporter de la même façon le niveau de stress lié à tout changement. Pour dire les choses autrement, il est nécessaire de prioriser les points de vigilance que vous investissez. Si vous êtes sous pression 😬, dans une situation difficile, ce n’est pas le moment d’ambitionner un changement. Si vous êtes en train de déménager, ce n’est pas le moment de mettre en place une routine sportive ; si vous venez d’obtenir une promotion ce n’est pas le moment idéal pour arrêter de fumer….

 

Chercher de l’aide auprès de professionnels

Les mauvaises habitudes liées à des addictions nécessitent l’aide de professionnels : des addictologues  (addiction aux drogues, à l’alcool, troubles alimentaires, …) Ces addictions correspondent à des profils psychologiques qui nourrissent ces addictions. La seule volonté est insuffisante pour en venir à bout parce que l’addiction créé des chemins psychologiques, mais également neurologiques et chimiques. C’est un conditionnement du corps. Il arrive que la personne puisse les permettre en sourdine à certaines phases de vie mais lorsque la vie chahute un peu, l’addiction resurgit la plupart du temps. Ici, il est nécessaire de comprendre que ce n’est pas l’addiction la priorité à traiter mais les blessures émotionnelles et les schémas psychologiques,  les histoires familiales qui sont à l’origine des addictions.

Dans ces cas-là, il est préférable de se faire aider. Je suis à votre disposition pour évaluer votre situation.

J’espère que cet article vous sera utile. N’hésitez pas à me le faire savoir, je serai ravie de poursuivre l’échange avec vous.

Hélène Benmussa, Psychologue du changement

 
Les bonnes résolutions, vous y croyez?